Belladone, Mandragore, Sauge… Ces plantes au nom mystérieux ont longtemps été associées à la magie, aux potions et aux sortilèges. Mais derrière les légendes et les grimoires, se cachent souvent des vertus bien réelles. Plongeons dans l’univers des plantes des « sorcières » — entre mythes anciens et vérités botaniques.

Quand les plantes servaient à la magie et aux soins

Avant l’avènement de la médecine moderne, les plantes médicinales étaient le seul remède contre les maux du quotidien.

Les felles dites “sorcières” — souvent exerçant les métiers de guérisseuse ou d’herboriste — connaissaient leurs propriétés médicinales sur le bout des doigts.
Ces femmes savaient quelles feuilles apaisaient la fièvre, quelles racines calmaient les douleurs, ou quelles fleurs favorisaient le sommeil. Leur savoir, transmis de génération en génération, a parfois été perçu comme de la sorcellerie, alors qu’il s’agissait simplement d’une science des végétaux avant l’heure.

5 plantes mythiques de nos grimoires

La belladone

Surnommée “herbe aux sorcières”, cette plante toxique était utilisée dans des onguents pour provoquer des hallucinations. Son nom vient du latin bella donna (“belle femme”), car les femmes (ou les hommes) utilisaient jadis son jus pour dilater les pupilles… un geste de beauté très risqué.

La mandragore

Symbole des potions magiques, elle fascine depuis le Moyen Âge. Sa racine, souvent anthropomorphe, lui a valu bien des légendes. Elles pouvaient crier lorsqu’on l’arrachait du sol. En réalité, la mandragore contient des alcaloïdes puissants utilisés autrefois comme anesthésiques.

La sauge

La sauge est une plante purificatrice par excellence, elle servait à chasser les mauvais esprits… et les microbes ! Aujourd’hui encore, la sauge officinale est reconnue pour ses vertus digestives et antiseptiques. De nombreuses personnes purifient leur maison actuelle ou lors d’un déménagement.

L’achillée millefeuille

Autre fois l’achillée millefeuille était utilisée pour soigner les blessures des soldats, elle était surnommée “l’herbe aux coupures”. Les guérisseuses la considéraient comme une plante protectrice et cicatrisante.

Le datura

Le Datura est aussi appelé “l’herbe du diable”, cette plante aux fleurs en trompette possède de puissants effets psychotropes. Jadis utilisée dans les rituels, elle est aujourd’hui connue pour sa toxicité : à admirer, mais à ne surtout pas consommer !

Mythes et vérités : que cachent vraiment les plantes des sorcières ?

Les plantes dites « de sorcières » illustrent la frontière floue entre peur et connaissance. Ce qui était autrefois considéré comme magique repose souvent sur des principes chimiques bien réels : huiles essentielles, alcaloïdes, tanins…
Ce savoir transmis de génération en génération a servi de base à la médecine d’aujourd’hui. Les connaissances de nos ancêtres ont permis de mieux comprendre les plantes et leurs effets sur le corps. Aujourd’hui, nous redécouvrons ces techniques à travers l’herboristerie moderne et l’utilisation des plantes médicinales pour soigner, apaiser ou simplement prendre soin de soi quotidiennement. Ces pratiques nous rappellent que les plantes, même les plus ordinaires, peuvent avoir des vertus précieuses lorsqu’on sait les utiliser correctement.

Qu’en est-il des plantes de sorcières aujourd’hui ?

Certaines de ces plantes, autrefois entourées de mystère, trouvent aujourd’hui leur place dans nos jardins :

  • La sauge ou l’achillée pour les massifs aromatiques,
  • La belladone ou la datura (à manipuler avec prudence) pour leurs fleurs spectaculaires,
  • La mandragore pour les collectionneurs passionnés.

Crédit image : Photo de Skylar Kang